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NONTRON ET SON CYCLISME (1981-1985)

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LUCIEN DEVILLE !

Souvenirs d’un dirigeant

Deville Lucien

- Relire le cyclisme Ă  Nontron de 1973 Ă  1980.
- Lucien Deville connu sous le surnom de "Lulu" tenait comme chacun sait son bar "Le PĂ©rigord Vert"Ă  Nontron (NDLR : depuis 1957). Aimable, souriant, trĂšs actif, dĂ©bordant mĂȘme de vitalitĂ©, il a Ă©tĂ© un amoureux du sport, oĂč pendant toute sa jeunesse, il se dĂ©voue d’abord comme pratiquant et plus tard comme dirigeant.
- NĂ© le 23 septembre 1915 Ă  Saint-Hilaire les Places dans la Haute-Vienne, il a Ă©tĂ© une figure bien connu des milieux cyclistes rĂ©gionaux. "Lulu" comme on l’appelle familiĂšrement, a cĂŽtoyĂ© du bien joli monde dans sa vie. Il y a 51 ans* exactement qu’il traĂźne sa "bosse" au cƓur des compĂ©titions cyclistes, presqu’un record !
- (*) Ce texte prĂ©sentĂ© par "RĂ©tro VĂ©lo Dordogne" a Ă©téécrit sur un journal local en 1981. Pour information Lucien Deville est dĂ©cĂ©dĂ© le 27 juin 1986. Nous demandons au lecteur de tenir compte de ce dĂ©calage dans le temps, par rapport Ă  l’actualitĂ© locale Ă©voquĂ©e dans ce texte. En faits il aura ƓuvrĂ© durant 56 ans dans le sport.

- Lucien Deville a connu pratiquement tout sur les choses qui touchent Ă  son sport favori. Le personnage est plutĂŽt du genre bavard mais nous dĂ©fions quiconque aime le vĂ©lo et le verbe, de ne pas tomber sous son charme, car Lucien Deville est capable de vous parler de la course qu’il a vĂ©cue il y a trente ans comme de celle qu’il a suivie le dimanche prĂ©cĂ©dent.
- Le brave Lulu enjambe les Ă©poques Ă  coups de formules parfois hasardeuses et souvent percutantes. Il saute de Jacques VivierĂ FrĂ©dĂ©ric Brun sans vous laisser le temps de souffler parce qu’il a connu le cyclisme de haut en bas et qu’il a par consĂ©quent son avis sur tout !

SA CARRIÈRE SPORTIVE

- AprĂšs sa carriĂšre cycliste effectuĂ©e dans les annĂ©es 30 Ă Mussidan (club PĂ©dale Faidherbe PĂ©rigueux), il rejoint Nontron en 1934. DĂ©bute au CA Nontronnais en football. Occupe le poste de goal en Ă©quipe rĂ©serve. Il joue ensuite en Ă©quipe premiĂšre puis devient arbitre officiel(le rĂšglement le permettait Ă  cette Ă©poque). En 1943 il signe Ă l’AS Nontron un nouveau club et termine en 1944 en qualitĂ© de joueur. Reçu comme arbitre officiel (foot) en 1939, il rentre ensuite Ă  la FFC comme dirigeant puis commissaire au VĂ©lo-Club Nontronnais. Arbitre officiel de la Ligue du Centre Ouest, il reçoit un "sifflet d’or" et la mĂ©daille d’argent de la jeunesse et des sports. De 1946 Ă  1957, dirigeant de cyclisme, il reçoit la mĂ©daille de bronze du ComitĂ© du Limousin. Pendant sa longue carriĂšre de dirigeant, il a eu l’occasion de s’occuper activement des carriĂšres des coureurs cyclistes : Claude Mousseau(3° au Championnat de France militaire sur piste Ă  Cognac),Francis Dubreuil (253 victoires), premier de deux Tours du Limousin et deux fois Champion du Limousin. Et enfin de FrĂ©dĂ©ric Brun le nouveau professionnel de Nontron durant trois annĂ©es. Aimant tous les sports il a pratiquĂ© pendant quinze ans le judoĂ  Nontron. Supporter infatigable du rugby, il ne rate aucun match Ă  la tĂ©lĂ©. Fin pĂȘcheur Ă  la ligne, intarissable sur le sport, des souvenirs plein la tĂȘte, des photos sportives dans plein de tiroirs, des milliers de kilomĂštres sur sa mobylette, pour encourager la Petite Reine dans tout le PĂ©rigord Vert...
- En ce mois d’avril 1981 date de notre rencontre, il entame sa 52° saison de prĂ©sence aux abords des lignes d’arrivĂ©e. Il a beau dire et beau faire, il ne peut pas se passer du vĂ©lo. PrĂ©cisons que nous concevons mal nos Ă©preuves sans la prĂ©sence de Lucien Deville. Homme populaire et bavard, nous avons cru bon d’aller Ă  sa rencontre d’autant qu’il a emmagasinĂ© une grosse provision de souvenirs et qu’il ne dĂ©daigne pas Ă©voquer le passĂ© et parler du prĂ©sent : "J’ai tellement vu de choses dit-il, que parfois les faits et les dates se confondent un peu dans mon esprit, mais j’éprouve toujours le besoin de faire parler ma machine Ă  remonter le temps..."

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Francis Dubreuil, a bénéficié des conseils de Lulu Deville

DISCUSSION A BATONS ROMPUS AVEC UN JOURNALISTE

ET LUCIEN DEVILLE AVEC SA MOBYLETTE

Parlez nous des premiÚres courses que vous avez vécues ?
Lulu : Les coureurs Ă©taient pratiquement toujours obligĂ©s d’aller courir en vĂ©lo ou en train pour se rendre au dĂ©part. Il fallait donc dĂ©jĂ  beaucoup de courage ! Les engagements se faisaient sur place contrairement Ă  aujourd’hui. Les prix et les primes Ă©taient rĂ©glĂ©s Ă  la remise des dossards en fin de course.
Quelle Ă©tait l’ambiance qui rĂ©gnait Ă  cette Ă©poque et existait-il dĂ©jĂ  des mafias ?
Lulu :
Il y avait moins de public le long des routes, mais Ă  mon avis l’ambiance Ă©tait plus joyeuse que maintenant. La course au village Ă©tait une vĂ©ritable fĂȘte que toute une population attendait impatiemment. Aujourd’hui certaines personnes et mĂȘme les commerçants se demandent ce qui se passe devant leur porte... Il n’y avait pratiquement pas de mafias. Disons que deux ou trois coureurs s’entendaient pour s’aider Ă  gagner. Par contre, il y avait souvent des bagarres entre les coureurs aux arrivĂ©es car les sanctions n’existaient pas. Maintenant on n’en voit pratiquement plus !
Avez-vous appartenu à un club ?
Lulu : Ah oui ! J’avais mĂȘme couru pendant quatre ans lorsque j’habitais Mussidan. J’étais licenciéà la PĂ©dale Faidherbe de PĂ©rigueux. J’ai du gagner une quinzaine de courses dont le 1° Pas Dunlop dĂ©partemental en1931. Ensuite je suis venu ouvrir mon bar Ă  Nontron oĂč j’ai signĂ© une licence de dirigeant au VĂ©lo-Club Nontronnais. DĂ©sormais j’occupe toujours cette fonction, mais Ă l’UC Nontron, le premier club de FrĂ©dĂ©ric Bun (NDLR : Brun Ă©tait Ă  cette Ă©poque le coureur d’avenir de Nontron).
A propos, c’est vous qui allez driver FrĂ©dĂ©ric Brun derriĂšre votre mobylette avant qu’il passe professionnel ?
Lulu :
C’est vrai et je continue toujours Ă  le faire pĂ©daler. Il y a 15 jours je l’ai amenĂ© faire cent bornes, puis il est reparti tout seul en faire autant.

VIVIER ETAIT LE NUMERO UN

Que pensez-vous de Brun ?
Lulu : C’est un excellent coureur, il a beaucoup de classe. En toute logique, c’est maintenant qu’il devrait obtenir de bons rĂ©sultats, car il arrive Ă  maturitĂ©. Lorsqu’il a franchi le Rubicon, tout le monde prĂ©tendait qu’il avait commis une grosse erreur en signant chez Peugeot. Moi je n’ai jamais Ă©tĂ© inquiet Ă  ce sujet. C’est une Ă©quipe solide dans laquelle il donne confiance et satisfaction Ă  Maurice de Muer. C’est bon signe.
On peut donc dire que vous avez formĂ© FrĂ©dĂ©ric Brun mais il n’y a pas que lui ?
Lulu : Non, je me suis occupĂ© de Claude Mousseau qui a Ă©pinglĂ©100 victoiresĂ  son palmarĂšs dont le Grand Prix de la LibĂ©ration Ă  PĂ©rigueux. Il y a eu aussi Francis Dubreuil le coureur aux 250 victoires qui est devenu reprĂ©sentant de commerce. Maintenant je m’occupe principalement de Michel Besse et de quelques juniors (NDLR : En 1981, Michel Besse qui a dĂ©butĂ© en 1972 dans le cyclisme Ă©tait en 1° catĂ©gorie).
Question banale, mais obligatoire : quel est votre classement entre tous les champions de votre région ?
Lulu :
En tĂȘte, je mettrai bien entendu Jacques Vivier puis Francis Duteil, Christian Bordier et Francis Dubreuil. Quant Ă FrĂ©dĂ©ric Brun et Michel Besse, on ne peut pas encore les juger puisqu’ils n’ont pas terminĂ© leur carriĂšre. (Ndlr : on Ă©tait en 1981).

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Mousseau, Vivier, Dubreuil, Duteil et Brun tous élÚves de Lulu Deville

LES DEUX FRANCIS EN PENSION

Vous connaissez bien la famille Duteil ?
Lulu : Ce sont tous de grands sportifs, mĂȘme Madame Duteil la mĂšre de Francis qui adore le vĂ©lo. Son pĂšre Marius a un an de moins que moi et c’est presque mon meilleur ami. Il m’a mis Francis pendant deux ans en pension chez moi lorsqu’il Ă©tait au collĂšge Ă  Nontron. C’est ici qu’il a fait connaissance d’un autre de mes jeunes pensionnaires qui Ă©tait aussi un Francis.
Beaucoup disent de Francis Duteil qu’il aurait fait un bon professionnel. Est-ce votre avis ?
Lulu : Bien entendu, je dirais mĂȘme qu’il aurait fait un grand professionnel, du genre Duclos-Lassalle. C’est sa chute ici Ă  Nontron qui aura tout brisĂ©. Quel dommage ! Ah, je m’en souviens comme si c’était d’hier. Je le suivais avec mon vĂ©lomoteur au moment oĂč s’est passĂ© le drame. La voiture sortait de la scierie en bas de la ville. Francis Ă©tait tout seul en tĂȘte, il restait deux ou trois tours, malheureusement il avait prix le cĂŽtĂ© gauche de la route sans penser qu’une voiture pourrait surgir.
Parlez nous de Francis Dubreuil.
Lulu : Ah ! C’était un bon celui-lĂ  aussi. Dommage qu’il ait arrĂȘtĂ© de bonne heure sa carriĂšre mais il Ă©tait fatiguĂ© en douze ans d’activitĂ©. Et puis il Ă©tait mariĂ©, sa situation ne lui permettait pas de pratiquer le vĂ©lo dans de bonnes conditions.
Chez vous Ă  Nontron, il y a eu d’autres qui se sont trouvĂ©s dans le mĂȘme cas et ils ont signéà la   FSGT. Qu’en pensez-vous ?
Lulu : Oui je vois de qui vous voulez parler. Des garçons qui ont voulu gagner des courses en cherchant la facilitĂ©. Ce n’est pas trĂšs sportif et beaucoup n’ont pas apprĂ©ciĂ© leur maniĂšre d’agir.
Revenons Ă  votre grande spĂ©cialité : l’entraĂźnement derriĂšre vĂ©lomoteur. Avez-vous un secret dans ce domaine ?
Lulu : Absolument pas ! Disons qu’il faut avoir une certaine expĂ©rience de la chose afin de ne pas trop fatiguer votre sujet. Il faut ĂȘtre rĂ©gulier et surtout pas trop brutal et ne pas trop en faire en dĂ©but de saison. Ce n’est qu’à partir des beaux jours que l’on doit prendre ce mode de prĂ©paration vraiment au sĂ©rieux. Il faut faire deux sorties par semaine, pas plus ! A savoir, 60 kms le mardi par exemple et 100 kms le jeudi. Mais tout cela dĂ©pend des coureurs. Il faut surtout tenir compte de sa catĂ©gorie et de sa condition physique.
Aimerez-vous que d’autres dirigeants suivent votre exemple ?
Lulu : Bien entendu, mais la plupart ne veulent pas s’en donner la peine. Ces gens lĂ  sont des naĂŻfs, ils se montrent beaucoup et ne connaissent rien au vĂ©lo. Dans un sens il est prĂ©fĂ©rable qu’ils ne s’intĂ©ressent pas aux jeunes.

1980-81CCN Sceau

1980 avec le Cyclo-Club Nontron FSGT actif dans la région comme ici à Sceau Saint-Angel

LA DORDOGNE AVEC LE LIMOUSIN

Comment voyez-vous l’avenir du cyclisme rĂ©gional ?
Lulu : Nous aimerions ici en DordogneĂȘtre de nouveau rattachĂ©s au ComitĂ© du Limousin. Je sais que le PrĂ©sident Perrier et ses dirigeants le souhaiteraient eux aussi. J’ai lu l’autre jour ce qu’il vous a dĂ©claréà ce sujet. Je crois qu’il a raison lorsqu’il dit qu’il manque de licenciĂ©s Ă  son comitĂ©. Oui, vraiment il lui faudrait la Dordogne et en tous cas pour nous cela serait avantageux, car lorsque nous devons parcourir plus de 600 kms aller et retour pour assister Ă  une rĂ©union du ComitĂ© d’Aquitaine, ce n’est pas trĂšs agrĂ©able. Bref !
Sans vouloir vous faire passer pour un ancĂȘtre, vous devez vous ennuyer pas mal aujourd’hui dans certaines courses par rapport Ă  celles d’il y a vingt ans ?
Lulu : C’est vrai, il y a des Ă©preuves assez tristes Ă  suivre mais je trouve qu’il y en a d’autres beaucoup plus vivantes que par le passĂ©. Vous savez, il y a 20 ou 25 ans, il Ă©tait rare de voir au dĂ©part plus de vingt coureurs au dĂ©part d’une course (NDLR : entre 1955/1959)
Comment expliquez-vous que dans le Nontronnais le cyclisme ait pris un essor aussi considérable ?
Lulu :
C’est une ville trĂšs sportive et chez nous le cyclisme plaĂźt beaucoup au mĂȘme titre que le football. Et puis nous avons eu toujours des gars qui ont bien marchĂ©, alors les gens se sont sentis trĂšs sensibilisĂ©s. Ici Fred Brun est une vĂ©ritable vedette, tout le monde lui demande de ses nouvelles. Il n’y a pas une journĂ©e qui passe sans que l’on parle de cyclisme. Les Nontronnais se dĂ©placent aussi Ă©normĂ©ment dĂšs qu’il y a une belle Ă©preuve en Dordogne, Charente ou Haute-Vienne.
Quelle est la course qui vous a le plus marquée ?
Lulu : Il y en a eu beaucoup mais celle qui m’aura laissĂ© le plus d’amertume, c’est le Championnat de France des amateurs en 1972 Ă  Vitteaux en CĂŽte d’Or. J’avais effectuĂ© le dĂ©placement avec le pĂšre de Francis Dubreuil. Nous Ă©tions partis d’ici Ă  deux heures du matin. FrancisĂ©tait dans la bonne Ă©chappĂ©e avec RĂ©gis Ovion, Raymond Martin et Jean-Pierre Danguillaume. Malheureusement, en passant trop prĂšs d’un trottoir, Francis brisa sa pĂ©dale et dĂ» abandonner. Je suis certain qu’il aurait fait deuxiĂšme car il n’aurait pas pu battre Raymond Martin tellement il marchait fort. Nous sommes rentrĂ©s Ă  Nontron, les larmes aux yeux ...
Y a t-il autre chose qui vous a particuliÚrement déçu durant ce demi-siÚcle de cyclisme ?
Lulu : J’ai toujours vu des mafias dans presque toutes les courses que je suis allĂ© voir. Je pensais Ă  un moment donnĂ© qu’elles allaient disparaĂźtre complĂštement. Aujourd’hui je sais qu’il y en aura toujours, c’est vraiment regrettable. Enfin !!!

1981 CCN 81 ag

Le CC Nontron du président Trioux en assemblée générale en 1981

 Situation du cyclisme en 1981

- Le cyclisme Ă  Nontron bouge dans ces annĂ©es 80. Il bouge notamment avec le Cyclo-Club Nontronnais qui s’affilie Ă  la FĂ©dĂ©ration Française de Cyclisme en 1983, puis pour s’unir ensuite avec la PĂ©dale du Nontronnais de Paul Chabaud, ceci pour devenir Cyclo-Club PĂ©dale de Nontron. Pourtant en cette pĂ©riode, il n’y a vraiment pas de grande cylindrĂ©e chez les coureurs, puisque les premiĂšres catĂ©gories Ă  Nontron sont aux abonnĂ©s absents. On se contente alors de suivre FrĂ©dĂ©ric Brun qui accomplit sa troisiĂšme saison chez les pros (1981) et ainsi de suite...
- En Limousin, Francis Duteil poursuit son ascension Ă©paulĂ© par Michel Besse et Pascal Crouzille. Mais c’est Yves Nicolas qui remporte le titre du ComitĂ© cette saison lĂ . En Aquitaine, Bernard Pineau (US Talence) domine la discipline, mĂȘme si c’est Mario VĂ©rardo (CC Marmande) qui est titrĂ©, alors que dans le Poitou-Charentes Pascal Chaumet totalise 27 victoires, bien que le titre rĂ©compense un coureur moins connu en la personne de François Fuzeau (VC Bressuire).
- A Nontron disons que c’est le jeune Jean-Yves BĂ©neyrol qui occupe la scĂšne cycliste. Jeune, il obtient de trĂšs bons rĂ©sultats, tout comme le Cyclo-Club de Nontron qui termine son aventure au sein de la FSGT pour les saisons 1981 et 1982. Les Dutertre dominent la scĂšne cycliste et l’article de Christian François relevĂ© sur le sud-ouest du 4 mars 1981 nous dĂ©montre bien cet engouement, celui d’une fratrie trĂšs solidaire... Ajoutons tout de mĂȘme que le cyclisme en PĂ©rigord Vert dĂ©tient un nouveau pĂŽle d’attraction, avec la PĂ©dale ThibĂ©rienne du PrĂ©sident Grandcoing qui rogne un petit peu sur les clubs de la sous-prĂ©fecture.
- Relire la publication précédente sur le cyclisme Nontronnais.

1981 CCN maillots

Avertissement : Nous publions uniquement les informations pour lesquelles nous avons pu accĂ©der. Parfois il est difficile de connaĂźtre les identitĂ©s, notamment avec les Dutertre pour qui souvent, le prĂ©nom n’a pas Ă©tĂ© prĂ©cisĂ© sur la presse locale.

Photos : Photos de la famille Dutertre de Rolland Richon (sud-ouest du 04/03/1981)

LE CYCLISME A NONTRON SAISON APRES SAISON

 1981 Alain Sonson (VC Sainte-Livrade), Pascal Van-Hollebecke (AC Bergerac) vainqueurs à Nontron.
- Jean-Louis Gouraud victorieux à Peyzac, Philippe Chabaud à Saint-Mesmin et Jean-François Sallat à Saint-Martin le Pin.
Coureurs Nontronnais de cette période : Jean-Yves Béneyrol, Jean Biniecki, Bernard Raud, Jean-Louis Gouraud, Philippe Chabot, Gay, Jean-François Sallat.

UNE GRANDE FAMILLE SPORTIVE DU CYCLISME

LES CINQ FRÈRES DUTERTRE DE NONTRON
(Article Sud-Ouest du 4 mars 1981 de Christian François, photos de Rolland Richon)

- "Les Dutertre ? Bien sĂ»r qu’on les connaĂźt ! C’est la mafia nontronnaise..." Le propos ne souffre, apparemment, aucun commentaire. Mais il prouve que, si les cinq frangins se sont taillĂ© une solide rĂ©putation dans les milieux cyclistes du dĂ©partement, on ignore totalement leurs valeurs morales et humaines. Les Dutertre : on aime ou on n’aime pas. Mais ces garçons ne laissent pas indiffĂ©rents.
- De plus, cinq frĂšres pratiquant le mĂȘme sport, - et de surcroit, le cyclisme de compĂ©tition – le fait n’est pas banal. Sans ĂȘtre unique, il est tout de mĂȘme assez rare pour mĂ©riter que l’on s’attarde quelque peu sur ces personnages.
- "On a aussi deux sƓurs, rectifient-ils en chƓur. Elles ne font pas de vĂ©lo, elles. Leur mari non plus ! Mais ils sont souvent aux arrivĂ©es avec du PĂ©rier..."

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Photo de la famille Dutertre de Rolland Richon (sud-ouest du 04/03/1981)

ET LES EPOUSES?  Toujours unanimes : "Oh ! Pour çà, elles ont de la patience !" reconnaissent-ils. Effectivement, le vĂ©lo, mĂȘme s’il est pratiquéà un niveau dĂ©partemental, demande certains sacrifices. Si les coureurs se les imposent volontairement, leurs femmes, elles, les subissent. "Heureusement, elles sont trĂšs sportives. Si on arrive Ă  les faire monter dans les voitures, c’est gagnĂ©" ajoutent-ils malicieusement.
LES BÊTES NOIRES DU PELOTON- "Ils raflent tout", se plait-on ici ou lĂ . De fait, ces charmants garçons deviennent impitoyables lorsqu’ils sont sur leur bĂ©cane. Mais, c’est surtout une certaine envie qui teinte cette remarque. Car, trĂšs honnĂȘtement, nombreux sont les cyclistes qui souhaiteraient faire partie de cette sacrĂ©e famille originaire de Bretagne (tiens, tiens) et Ă©tablie dans le Nontronnais depuis plus de vingt ans.
- "On nous appelle aussi les Dalton... Ceux qui pĂ©dalent plus vite que leur ombre" murmure l’un deux, non sans fiertĂ©.
DU BALLON ROND A LA PETITE REINE-Sans constituer réellement un tour de force, un entretien avec les Dutertre au grand complet relÚve de la gageure. Rires, plaisanteries, calembours fusent à tous propos, à tout moment. Mais, quand on leur a vu plus souvent le numéro du dossard que le visage (et pas plus tard que dimanche dernier), les avoir enfin en face, tous réunis, est un véritable petit privilÚge.
- "Vous verrez, ils n’engendrent pas la mĂ©lancolie" nous avait prĂ©dit Rolland Richon, photographe de Sud-Ouest Ă  qui nous devons l’obligeance de les avoir rĂ©unis sous son toit. L’avertissement Ă©tait bien en-deçà de la vĂ©ritĂ©...
- "En fait, si on fait du vĂ©lo, c’est surtout pour le plaisir de se retrouver tous les dimanches. On est heureux tous ensemble " affirment-ils. Et mĂȘme Patrick le plus jeune, footballeur il y a deux ans encore, s’est mis, lui aussi Ă  la petite reine. "Pour ĂȘtre avec les frangins" dit-il simplement.
- "Et maintenant, c’est le plus fort de nous tous !" s’écrient les quatre autres.
PLUS DE TRENTE VICTOIRES L’ANNÉE DERNIÈRE- Ce sont plus de trente bouquets qu’ils ont offert Ă  leur femme, l’annĂ©e derniĂšre, Ă  eux cinq. Mais si Michel n’a gagnĂ© qu’une fois, c’est Ă  une dizaine de reprises que Daniel, l’aĂźnĂ© a franchit victorieusement la ligne d’arrivĂ©e.
- Les succĂšs qui leur ont fait le plus plaisir ? Tout d’abord, le Championnat d’Aquitaine des sociĂ©tĂ©s Ă  Libourne. Cette Ă©preuve, disputĂ©e par Ă©quipes de cinq coureurs, a vu Daniel, Guy et Patrick, associĂ©s Ă  Jacques Martin et Michel Lafagne, dĂ©crocher, sous les couleurs de leur club, le Cyclo-Club Nontronnais, le titre de meilleure formation de la rĂ©gion en FSGT, malgrĂ© la crevaison de Guy en fin de parcours. "Il a dĂ» faire exprĂšs de percer. Il n’en pouvait plus... taquine Daniel. Quand ça s’est produit, on ne sait qui a exhalĂ© le soupir : Guy ou son boyau"insiste-t-il.
- Et puis, toujours en 1980, le Championnat de Guyenne, Ă  Paillet (Gironde). Les Dutertre n’ont laisséà aucun autre coureur l’honneur de monter sur le podium. Daniel, Guy et Patrick terminĂšrent dans cet ordre. Patrick est aussi Champion de Dordogne.
- "On dit que nous sommes des grimpeurs. Ce n’est pas vrai. Dans les bosses, on arrache. C’est tout, mais ça fait mal aux pattes"confient-ils

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Daniel et Guy les deux frÚres ainés des Dutertre

LA PREMIÈRE COURSE- Daniel et Guy se souviennent. Leurs yeux brillent. De joie, d’émotion ? Allez savoir avec ces pitres... Ils Ă©taient cadets Ă  l’époque. C’était Ă  Saint-Front la RiviĂšre. Papa Dutertre les avait convaincus : "Vous ĂȘtes costauds. Vous devez gagner, il suffit de prendre les virages en tĂȘte du paquet". Avec cet objectif, les deux gamins motivĂ©s et survoltĂ©s, provoquĂšrent deux faux dĂ©parts. Puis, trĂšs rapidement, sombrĂšrent corps et biens.
- « Fallait nous voir, dit Guy. En short, chemisette et godasses du dimanche sur des vĂ©los qu’on avait sorti du grenier. Tenez, les cale-pieds, on ne les a mĂȘme pas serrĂ©s : on ne savait pas Ă  quoi ça servait. » Pour un coup d’essai, ce ne fut pas un coup de maĂźtre et cette premiĂšre course fut la derniĂšre de la saison.
LES FOINS ET LES VACHES- Plus tard, ils se sont mis sĂ©rieusement Ă  faire du vĂ©lo. "On partait dans une 2 CV camionnette" rappelle Guy. Ça y est, l’euphorie reprend ses droits, bousculant la nostalgie et la mĂ©lancolie qui planĂšrent un instant.
- "On se tassait derriĂšre, Ă  cinq ou Ă  six avec les femmes et mĂȘme un bĂ©bĂ©. De temps en temps on ouvrait la portiĂšre arriĂšre pour avoir un peu d’air frais. Et des fois, on amenait un copain" surenchĂ©rit Daniel.
- Et de dĂ©baller, pĂȘle-mĂȘle, les souvenirs les plus lointains et les plus croustillants. La pĂ©riode des foins que l’on faisait avant d’aller courir. Et en rentrant, les vaches Ă  traire.
- Car tous les cinq travaillaient Ă  la ferme paternelle. Et Michel prĂ©cise : "Quand on Ă©tait jeune, tout Ă©tait prĂ©texte Ă  la rigolade. Je ne me souviens pas d’un jour qui ne se soit passĂ© sans rire".
LE DOPING- Alors lĂ , c’est le plus formidable tohu-bohu qu’il nous ait Ă©tĂ© permis d’entendre cette soirĂ©e lĂ . Et pourtant... "C’est vrai qu’on nous soupçonne plus ou moins de prendre des trucs". Mais chaque fois qu’ils ont Ă©tĂ© contrĂŽlĂ©s, l’examen fut nĂ©gatif. Notre seul stimulant, c’est d’essayer de faire mieux que le frangin qui est devant.
ALORS CETTE MAFIA ? - "C’est faux, contestent-ils. On court sans tactique. Au dĂ©part, c’est chacun pour soi. Mais en cours de route, si l’un d’entre nous est en difficultĂ© ou si un autre coureur essaie de s’intercaler, alors lĂ , c’est l’union sacrĂ©e", expliquent-ils.
- VoilĂ  bien lĂ , la façon de courir des Dutertre ! La saison vient tout juste de commencer et ils sont dĂ©jĂ  au premier plan. Les Dutertre, c’est comme les doigts d’une main : ils sont cinq, diffĂ©rents mais solidaires.
Christian François

Dutertre frĂšres

1982 (les vainqueurs à Nontron)Cyclo-cross de Poperdu : Jean-Yves Plaisance (VC Ponchùteau), Prix des marronniers : Bruno Ouvrard (VC Leroy Somer), Prix du 14 juillet : Eric Vouillat (EVCC Bergerac). Jean-Yves Béneyrol gagne àSaint-Astier, Etouars et àVaraignes. Gouraud premier à Gouts, Boris Gilardie premier à BussiÚre-Badil et à Eyzerac.

Coureurs Nontronnais de cette période : Jean-FrançoisDupuy, Biniecki, Lionel Sallat, Béneyrol, Rebeyrol, Géraud, Dutertre, Gouraud

Organisations cyclistes de l’UC Nontron en 1982 : Champniers-Reilhac (cyclo-cross), Abjat sur Bandiat (cyclo-cross), Nontron Poperdu (cyclo-cross), Javerlhac, PiĂšgut (Champ de foire), Nontron le Marronnier, La Chapelle Saint-Robert, Vieux-Mareuil, Boucles du Bandiat, Rossignol, La Maladrerie, Nontronneau, Le Bourdeix, Gouts, Saint-BarthĂ©lĂ©my de BussiĂšre (deux courses), Nontron (14
juillet),
Beaussac, Saint-Saud, Javerlhac frairie, Champniers-Reilhac, Rudeau-Ladosse, Augignac, Champeau, Variagnes (deux épreuves), PiÚgut, Abjat sur Bandiat (septembre) soit 28 épreuves.

Trioux Jacques

1983(les vainqueurs à Nontron)Hervé Fontenoy (AC Baignes-Barbezieux), Nocturne de la ville : Jean-Yves Béneyrol (ASPTT Périgueux)
Le Cyclo-Club Nontronnais du président Trioux(en médaillon) affilié en 1983.
- Fondation du Cyclo-Club Pédale de Nontron le 29 octobre 1983. Né de la fusion du CC Nontron de et de la Pédale de Nontron. Président : Paul Chabaud.
- Jours cyclistes de Maurice Jouault avec étape Nontron-Mareuil
- Eric Raud premier à Allemans, Eric Géraud vainqueurà Fouleix, Guy Thomasà Etouars et Patrick Dutertreà Sceau Saint-Angel.
Coureurs Nontronnais de cette période : Xavier Volozinskis, Laurent Labrousse, Jean-François Faure, Patrice Géraud, Bernard Raud, Christian Géraud, Norbert Géraud, Eric Raud, Boris Gilardie, Thierry Chamouleau, Emile Faure, Raymond Pauillat, Claude Montalescot, Guy Thomas, Michel Garraud, Francis Denard, Jean-Paul Bourgeois, Jean-Pierre Michel, Bruno Lagarde, Jean-François Dupuy, Jacques Martin, Patrick Dutertre, Daniel Dutertre, Gérard Dutertre, Michel Dutertre, Alain Loubiat, Jean-Pierre Gorju, Claude Chaulet.

1984(les vainqueurs à Nontron)Victor Melchior (RC Mussidan), Jean-Yves Béneyrol (ASPTT Périgueux)
Coureurs Nontronnais de cette période : Jacques Trioux, Michel Duterte, Guy Thomas, Jacques Martin, Xavier Pichon, Bruno Lagarde, Michel Garraud, Jean-François Dupuy, Christian Géraud, Jean-Paul Bourgeois, Patrick et Daniel Dutertre, Jean-Pierre Michel, Claude Montalescot, Jean-Michel Montalescot, Patrick Vautour, Raymond Pauillat, René Dijoux, Jean-Marie Béneyrol, Gérard Dutertre, Emile Faure, Christophe Deniaud, André Commerie, Michel Antignac.
(attention toutes catégories y compris cyclo-sportifs et vétérans)
Daniel Dutertre premier à Lacaujamet, Jean-François Dupuyà Anlhiac, Guy Thomasà Saint-Martin le Pin puis à Varaignes.

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Supporters de Frédéric Brun à Nontron en 1985 lors du passage du Tour de France

1985 (les vainqueurs à Nontron)Bernard Raud (CC Périgueux), Nocturne de la ville : François Stevens (US Chevigny) nocturne
- Jours cyclistes de Maurice Jouault avec étape Augignac-Nontron remportée par Alain Foury (Ile de France) CS/Vét.
A noter qu’à cette Ă©poque, Maurice JouaultĂ©tait licenciéà Nontron.
Passage pour la troisiĂšme fois du Tour de France le 19 juillet 1985.
- Montpon-Limoges (225 kms). ContrÎle départ place Clémenceau à Montpon. Départ sur la sortie de la ville en direction de Saint-Barthélémy de Bellegarde, Echourgnac, Ribérac, Verteillac, Mareuil, Nontron et direction la Haute-Vienne puis passage aux Trois Cerisiers (commune de Miallet). Le Hollandais Johann Lammerts signe la victoire à Limoges, Hinault en jaune.
Paul Chabaud président du CCP Nontron. Daniel Dutertre gagne à Bertric Burée.
- Et si vous dĂ©tenez des photos ou des reportages sur le cyclisme du Nontronnais, vous pouvez m’adresser par mail vos documents pour en faire profiter tous les lecteurs.

LA DORDOGNE CYCLISTE - NONTRON ET SON CYCLISME 12 - © BERNARD PECCABIN
La mémoire du cyclisme en Dordogne et pour voir des photos du cyclisme d'hier
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Prochain article : le Cyclo-Club Pédale de Nontron

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