Francis Duteil et Christian Bordier : deux champions, deux voisins, deux rivaux
- Revoir sur ce LIEN le palmarès de Christian Bordier
- Bordier, ce mot synonyme d’une personne exploitant une métairie est aussi le nom d’une mer située près des côtes Normandes. Chez nous dans le grand Sud-Ouest, c’est le nom d’un des plus célèbres et talentueux coureur que le Comité d’Aquitaine ait connu dans ses rangs.
- Originaire de Cherval en Dordogne où il naquit le 29 novembre 1946, Christian Bordier, très connu encore sous le diminutif de "Cricri"était considéré peu après ses débuts par ses adversaires comme une sorte de terreur qui collectionnait les maillots officiels avec une rare constance.
- Champion d’Aquitaine des débutants en 1963, champion d’Aquitaine des amateurs juniors en 1965, encore un titre chez les séniors en 1968, un autre pour le compte des sociétés, bref, Christian Bordier ne faisait pas les choses à moitié.
- Grimpeur de talent, rouleur de qualité, sprinter redoutable et maître tacticien, "Cricri" ne se contentait bien sûr pas de sa collection de maillots officiels, il faisait aussi une abondante moisson de bouquets sur les routes du Sud-Ouest, de Bretagne et d’ailleurs.
- Certes le sociétaire de l’EtoileCycliste Foyenne, n’a peut-être pas connu la consécration que sa classe naissante laissait espérer, mais il reste que son palmarès est riche de quelques 300 victoires dont les plus marquantes sont les prix de Plumelec, de la Trinité de Guéret, de Decazeville, Limoges-Saint-Léonard et retour, les Dix Jours du CRCL et le Bol d’Or des amateurs, sa dernière grande performance.
- C’est à la fin de la saison 1978 qu’il raccrocha définitivement son vélo au clou. Cette année là encore, en voyant sa silhouette élégante se faufiler dans le peloton et se dégager irrésistiblement sans jamais perdre de sa belle allure, nous pensions à ce coureur de vingt ans tellement doué pour le sport cycliste qui faisait voir sa roue arrière àLabourdette, Villemiane et à tant d’autres encore qui ont fait leur chemin depuis, et nous nous demandions pourquoi ce garçon avait refusé catégoriquement de franchir le Rubicon surtout lorsque des offres sérieuses lui furent proposées.
- "J’avais 23 ans à l’époque et les règlements fédéraux n’autorisaient pas encore les professionnels à redescendre chez les amateurs" me disait l’autre jour Christian Bordier qui poursuivait : "Je n’ai rien d’un cocardier, mais sincèrement j’aurais aiméêtre professionnel, j’ai eu peur d’échouer dans cette voie si dangereuse et croyez-moi, c’est mon plus grand regret car ce doit être beau d’être professionnel. Bref en ayant été un bon amateur, je pense néanmoins pouvoir être fier de moi."
- "On m’a souvent demandé quel était mon plus beau souvenir de coureur cycliste, honnêtement il n’est pas possible de répondre. Ils sont nombreux et aucun ne se dégage vraiment. En revanche mon plus mauvais souvenir, c’est bien cette chute douloureuse et préjudiciable dont je fus victime lors du Trophée Peugeot à Montbéliard dans les Vosges alors que la victoire ne pouvait plus m’échapper."
- Ayant été obligé d’abandonner la compétition à l’âge de 32 ans pour se consacrer pleinement à son bar et à sa crêperie qu’il ouvrit cette année là sur la plus grande place de Mareuil sur Belle en face du magasin de cycles de la famille Duteil, Christian laissait derrière lui l’image d’un champion raté.
- Il m’est arrivé d’honorer en plusieurs occasions ses invitations dans ce très joli bar stylé et rustique qu’il a baptisé"la Rapière" et j’ai pu constater qu’il mettait autant de dynamisme et de passion dans son nouveau rôle que dans celui du coureur cycliste du plus haut niveau.
Jean-Robert LALOI
A Saint-Jean d'Angély avec Duteil et Ardoin en 1965
VÉLO DORDOGNE - Christian BORDIER © BERNARD PECCABIN
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