LA SAISON 1952 DE MICHEL BRUN
- Tout comme son maître Marius Duteil ou tout comme son ami Jacques Vivier, Michel Bruna bien occupé la scène cycliste en cette saison 1952. On l’a vu partir sur Paris-Côte d’Azur, on l’a vu au GP du Catox à Marseille, on le revoit au critérium National de la route. Et même s’il abandonne lors des rendez-vous avec les coureurs pros, Michel Brun ne démérite pas puisqu’il s’adjuge une dizaine de succès. Nous reproduisons ici des articles de presse, dont celui du Critérium du Printemps couru à Périgueux et surtout celui du Prix de la ville de Limoges, avec un plateau très relevé.
- Mais la roue tourne plus vite pour Jacques Vivier et à la fin de cette saison 1952, il est question de quitter le club de Ribérac pour un transfert sur celui du CRC Limoges...
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Michel Brun vainqueur à Angoulême en 1952.
-1952 indépendant Chez Royal-Fabric : 1° Circuit de la gare à Châteauneuf sur Charente, 1° du Circuit du Printemps à Périgueux, 1° du GP de l’épicerie à Angoulême, 1° Limoges (GP de la ville et des commerçants patronné par la Populaire), 1° Saint-Aigulin, 1° Ribérac, 2° Prix des stations thermales (1° Bidart), 8° du GP du Courrier de l’ouest, abandon lors de la 3°étape de Paris-Côte d’Azur (Annonay-Vergèze),abandon critérium national de la route, 1° Saint-Yrieix, 1° Bellac, 3° Saint-Yrieix (1° Darnauguilhem du CC Belvès), 5° Séreilhac (1° Rippe), 1° GP Mazeaud, 3° Bol d’Or des Monédières (1° Jean Robic), 1° Boucles de la Briance.
MICHEL BRUN : PREMIER AU CRITERIUM DU PRINTEMPS
- Victime d’une chute au cours de la deuxième étape de Paris-Côte d’Azur, blessé au genou, Michel Brun dut abandonner. Il n’en n’était pas moins au départ du critérium du printemps en compagnie de son frère Jacques et de Marius Duteil. Quoiqu’encore handicapé, il mena sa course très sagement et triompha superbement au sprint devant Bouilhac, Pineau, Guitard, Dufraisse, etc... Jackie Brun se classe 9° et Duteil 10°. Le vieux routier Duteil qui a enseigné l’art et la technique de la course à Vivier et à Brun fut encore le stratège de ce critérium du printemps et les escarmouches un peu sa marque. Peu lui importe d’arriver en bonne position, pourvu qu’il donne la victoireà ses poulains, il y a pleinement réussi comme d’habitude. On était tenté de croire que les cinquante derniers kms après Bergerac auraient le don d’émoustiller l’énorme peloton. On pouvait penser que les raidillons des environs de Vergt ou tout au moins la longue côte de la Rampinsolle auraient eu pour effet de faire craquer la machine et d’en disloquer les pièces. Il n’en fut rien et ce sont dix-huit hommes qui abordèrent ensemble le raidillon de la côte de Paris où se jugeait l’arrivée. Michel Brun vient donc d’inscrire son nom au palmarès de cette épreuve succédant ainsi à son ami Jacques Vivier vainqueur l’an passé.
PRIX DE LA VILLE ET DES COMMERÇANTS A LIMOGES
BRUN et AYMARD s’échappent et terminent dans cet ordre
- Comme il l’avait fait l’année passée dans le Prix du Populaire du Centre, Michel Brun, attaquant en haut de la côte de la route de Bellac, parvint à faire un trou suffisant pour éviter le sprint sur la piste en cendrée du stade municipal et triompha brillamment dans ce GP de la ville et des commerçants que patronnait le Populaire du Centre. Emaillée d’escarmouches pendant 120 kilomètres, l’épreuve qui n’avait réuni au départ que des hommes de classe, ne prit corps qu’à une quinzaine de kms de l’arrivée, quand Georges Aymard tenta crânement sa chance et parvint à faire le trou avec Michel Brun. Ainsi, cette épreuve, animée de bout en bout faillit du fait de la valeur de ses participants, se solder par un sprint monumental d’une douzaine d’hommes.
Le film de la course
- Vingt-quatre partants. Parmi les abstentionnistes : Lajoie, Buchonnet, Thomas, Vivier, Baffert, Contarin, Danguillaume, Rolland. Départ en groupe du stade municipal, lancé de la rue d’Isle par l’ancienne route d’Aixe.
- Michel Brun attaque le premier sans résultat puis c’est au tour de Teisseire.
- A Aixe le peloton passe entier et groupé.
- Après Séreilhac, Durousseau s’échappe seul mais pour peu de temps.
- Dans la côte de Puymoreau, Marinelli tente de s’échapper. Durousseau crève et disparait 7 kms avant Rochechouart. Sous l’impulsion de Bernard, Treuil, Marinelli, Escartin, Chapatte, Tricot, Rippe, Jaly qui se retrouvent en tête avec 100 mètres d’avance, le peloton se scinde en deux, Chevalier est lâché.
- A l’entrée de Rochechouart, tout est rentré dans l’ordre, Michel Brun ayant ramené le second groupe. Dans la ville, Tricot crève et disparaît aussi.
- De Rochechouart à Saint-Junien Amigo, Escartin, Mannat attaquent à tour de rôle. Teisseire, Bernard, Marinelli, Rippe, Viecelli font la jonction après Saint-Junien.
- A Saint-Brice, Bernard, Teisseire, Rippe et Viecelli attaquent à leur tour. Joly contre attaque avec Aymard, nouveau regroupement. A La Barre au sommet de la côte, Marinelli et Viecelli précèdent de quelques mètres Chapatte et le peloton. Après Saint-Victurnien, regroupement général. Duteil crève.
- A Oradour sur Glane, nouvelle attaque. Six hommes sont en tête : Mannat, Commerie, Bernard, Pras, Joly, Escartin. Peu après, Mannat et Commerie disparaissent de ce groupe.
- A Cieux, Marinelli, Aymard, Chapatte, chassent. Seul la Perruche rejoint la tête mais le peloton se rapproche. Dans la côte à la sortie de Cieux, amorcée par le peloton regroupé, Chescel, Commerie, Mannat disparaissent pour ne plus revenir. Lucien Teisseire qui semble avoir crevé s’arrête et disparaît.
- Dans la bosse à l’entrée de Bellac, Marinelli attaque. Amigo est dans sa roue. Hirat à 100 mètres et le peloton à 200, mais le peloton traverse groupé la sous-préfecture de la Haute-Vienne. Après Bellac, la première côte voit le lâchage de Viecelli. Rippe regonfle et revient. Guitard, Amigo, Martinez se sauvent avant Conore. Marinelli suivi d’Aymard lance la contre attaque et une fois de plus tout rentre dans l’ordre. Rippe s’arrête de nouveau pour regonfler. Chapatte crève.
- Aymard, Martinez tentent leur chance, mais c’est Bernard qui ramène le peloton. Avant la côte de la Poitevine, Aymard attaque encore avec Michel Brun. Cette fois, le trou est fait. Les deux hommes se relayant bien et grimpant allègrement. Frègefond creuse l’écart, ils ne seront plus repris.
- Derrière c’est un casse croisé jusqu’à Limoges oùBrun rentre en tête sur la cendrée et triomphe.
Le classement : 1. Michel Brun (CA Ribérac) les 140 kms en 3h46’30s, 2. Aymard à 30 secondes, 3. Tombelaine à 1’50s, 4. Marinelli, 5. Amigo, 6. Pras à 3’47s, 7. Guitard, 8. Bernard, 9. Escartin, 10. Treuil, 11. Martinez, 12. Hirat, 13. Joly, 14. Chapatte à 5’20s, 15 Rippe à 6’00.
- En cette année 1952, un évènement marque la famille Duteil avec la naissance de Patrick au foyer de Marius Duteil le 17 septembre. Patrick effectuera une saison cadet étincelante en gagnant notamment en 1968 trente six victoires.
RÉTRO VÉLO DORDOGNE – MICHEL BRUN (1952) © BERNARD PECCABIN
Prochain épisode : 1953 La fin d’un mythe et de la carrière de Marius Duteil